Esprit, 266-267n août-septembre
2000
L’exportation des massacres, du Rwanda au Congo-Zaïre
Marc Le Pape *
Il sera
ici question des massacres de Rwandais commis au Congo en 1996-1997 lors de la
guerre qui aboutit à la prise de pouvoir par Laurent Désiré Kabila, en mai
1997, à Kinshasa.
Il faut d’emblée préciser que l'usage du terme de “ victimes ”
ou de “ réfugiés ” pour désigner en bloc les populations rwandaises
prises dans la guerre au Zaïre est absurde. Nul n’ignorait que, depuis juillet
1994, organisateurs et exécutants du génocide des Rwandais tutsis avaient trouvé
refuge au Kivu, qu’ils se servaient des camps comme bases pour mener des opérations
meurtrières au Rwanda. Nul n’ignorait la présence, parmi les Rwandais, auxquels
les agences de l’ONU et des ONG internationales apportaient aide et assistance,
de nombreux suspects et de criminels organisés. Dès novembre 1994, le secrétaire
général des Nations Unies avait proposé, parmi d'autres options, que soient triés
“ les responsables politiques de l’ancien gouvernement rwandais, les
militaires et les miliciens ”, et qu'ils soient séparés du reste de la
population des camps[1]
; ce projet n'aboutit pas faute d'États volontaires pour y contribuer.
Le génocide des
Rwandais tutsis est commis entre avril et juillet 1994. Les responsables en
sont : les autorités politiques, des militaires, les milices, des
fonctionnaires de l’administration territoriale, des notables locaux hutus, des
éléments nombreux de la population hutue, urbaine et rurale.
En outre, des
massacres ont été commis par le Front patriotique rwandais, comme l’a établi
l’enquête collective publiée Human Rights Watch et la Fédération internationale
des droits de l’homme[2] ;
en furent victimes des groupes de civils non armés. Ces massacres ne prennent
pas fin en juillet 1994. Ainsi, à Kibeho, au sud-ouest du Rwanda, se trouvait
un camp de déplacés dont les autorités rwandaises souhaitaient qu’ils rentrent
dans leurs communes d’origine. En avril 1995, devant des témoins étrangers,
militaires des Nations Unies et équipe médicale de MSF, les soldats de l’APR
(Armée patriotique rwandaise) ont tiré sur la population non armée des déplacés
rwandais hutus, le bilan fût très lourd (les femmes et les enfants représentaient
75% de la population des camps de déplacés au sud-ouest du Rwanda).
A l’occasion de ce
massacre, on a pu observer, comme on continuera de le faire par la suite, à
quel point le gouvernement rwandais bénéficiait auprès d’États, d’ONG et de médias
occidentaux d’une sorte de privilège d’impunité. En effet, la bataille
politique menée pour la reconnaissance du génocide des Rwandais tutsis n’a pas
eu pour seule finalité l’établissement de la vérité, la mise en oeuvre des
mesures judiciaires entraînées par cette reconnaissance. Cette bataille a eu
aussi pour enjeu de rendre l’actuel État rwandais intouchable, quoiqu’il fasse
ou ne fasse pas : c’est “ le privilège de l’impunité ”[3],
justifié par la dette morale de la communauté internationale. Le gouvernement
rwandais invoque constamment la passivité coupable dont celle-ci a fait preuve,
entre avril et juin 1994, face au génocide.
Cette idée de
culpabilité internationale ne cesse d’être exploitée à des fins politiques. Ian
Martin qui fut, au Rwanda, chef de l’opération de terrain du Haut Commissariat des Nations Unies aux
droits de l’homme, en donne un exemple : l’enquête effectuée par une équipe du
HCR en septembre 1994 et qui
“ faisait état d’atrocités systématiques commises contre la population
hutue ” fut enterrée par le secrétaire général de l’ONU ; c’était un
effet de “ la culpabilité de la communauté internationale, qui n’avait pu
stopper le génocide ”[4].
Alison Desforges, dans Aucun témoin
ne doit survivre , donne des preuves de la gêne suscitée par cette
enquête du HCR, elle fait le récit des démarches qu’effectuèrent les
diplomaties américaines, rwandaises et onusiennes pour
que le silence soit gardé sur les informations recueillies - ce qui ne
fut pas absolument possible, grâce à des
fuites vers les médias. On observera les effets de ce privilège d’impunité au
moment des massacres commis pendant la guerre de 1996-1997.
L’enquête des
Nations Unies au Congo/Zaïre
Dans une déclaration
du 13 juillet 1998, le Conseil de sécurité condamne les massacres, les autres
atrocités et les violations du droit international humanitaire commis au Congo
en 1996-1997 ; il appelle les gouvernements du Congo et du Rwanda à enquêter
au sujet des allégations contenues dans le rapport de l’équipe d’investigation
des Nations Unies, et à amener devant la justice les personnes dont ils découvriraient
qu’elles ont été impliquées dans les massacres, atrocités et violations du
droit humanitaire. Cette déclaration implique qu’il y a des coupables à
rechercher au Congo mais aussi au Rwanda parmi les forces rwandaises.
Une mission d’enquête
avait été créée en juillet 1997 par le secrétaire général de l’ONU, son rapport
fut rendu public le 29 juin 1998 et adressé au Conseil de sécurité, accompagné
d’une lettre du secrétaire général où ce dernier rappelait les conclusions du
rapport et notamment celle-ci : “ les tueries commises par l’AFDL
[Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo-Zaïre] et ses
alliés, y compris des éléments de l’Armée patriotique rwandaise, constituent
des crimes contre l’humanité ”.
Ce document précise
qu’il a été impossible, en raison des obstacles constants opposés à l’enquête
par les autorités congolaises, de déterminer avec un degré raisonnable de
certitude le nombre de victimes, mais qu’il a été possible de vérifier que
certaines violations graves du droit humanitaire avaient été commises, de
confirmer où elles avaient été commises et à quelles périodes. “ En outre
il a été possible, dans la plupart des cas, d’arriver à des conclusions quant
aux forces impliquées et, dans certains cas, l’information identifiait des individus
ou des unités militaires ”[5].
En appendice du rapport, est publié un résumé des allégations et de
l’information recueillies par les enquêteurs. Mais ces derniers ont auparavant
explicité la fragilité des connaissances auxquelles ils étaient parvenus :
“ Souvent l’information provient d’un petit nombre de sources qui, dans de
nombreux cas, mais pas tous, sont des victimes elles-mêmes. Il serait nécessaire
de corroborer ces témoignages par ceux de témoins impartiaux et par des preuves
médico-légales pour parvenir à une compréhension plus complète et plus précise
de ce qui s’est passé […] ”.
Le rapport d’enquête indique à quelles difficultés se sont heurtés les
experts. Ainsi des sites de fosses communes. Juste après les massacres, les
corps ont parfois été brûlés ou bien “ cachés ” dans des fosses
communes. Quand les enquêteurs sont annoncés sur des sites précis, les corps
sont déplacés, parfois jetés dans les fleuves, il arrive que les villageois
soient mobilisés et se mobilisent contre ceux qui doivent explorer des tombes.
Impossible dans ces conditions de rechercher des preuves nécessaires à l’établissement
des faits et recevables, selon les normes de vérité préconisées dans le mandat
de l’équipe d’investigation des Nations Unies et par le droit international
humanitaire.
Face à cette démarche
de juristes et d’experts, soucieux de preuves, de croisement des témoignages,
d’indépendance et d’impartialité, le Rwanda a réagi de manière complètement négative :
l’équipe des Nations Unies s’appuyait sur les témoignages de soldats des
anciens gouvernements rwandais et zaïrois, de miliciens, son rapport était
biaisé par le recours à ces témoins ; il s’agit pour le Rwanda non de témoins
mais de criminels, car ils ont été interrogés hors de RDC dans des pays vers
lesquels ils avaient pris la fuite pour échapper à l’avancée des forces
rebelles et rwandaises pendant la guerre de 1996-1997 : ils avaient fui,
c’était donc des coupables. Cette dénonciation vise en fait tous les Rwandais
hutus qui prirent la fuite en octobre-novembre 1996 plutôt que de rentrer au
Rwanda.
Les prudences et
exigences des experts sont balayées : “ The Government of Rwanda
categorically denies and resents the insinuation in the report that Rwandan
Government soldiers committed any human rights violations against a section of
its own people or anyone else, in the Zaïre ”[6].
Un rapide récit
des événements
En 1994, l’avancée
victorieuse du FPR au Rwanda provoque un exode massif de Rwandais hutus vers la
Tanzanie (600 000) et vers le Zaïre (un peu plus d’un million). Quand le FPR
prend le pouvoir, en juillet 1994, la guerre n’est pas pour autant terminée car
l’exode massif vers le Zaïre était un acte de guerre pour ceux qui encadraient
ce départ. Ces derniers sont des membres de l’armée et de l’administration
territoriale rwandaises, parmi lesquels beaucoup avaient dirigé localement le génocide
ou ne s’y étaient pas opposés. La peur d’être tuées par les forces du FPR était,
pour les populations, un puissant mobile de fuite, cette peur a été canalisée,
encadrée, y compris par la force et les menaces, ce qui a produit l’exode de
juillet 1994 et le passage en masse des frontières.
La communauté
internationale (le Conseil de sécurité, les États qui comptent, les organes des
Nations Unies) a alors accepté que les camps des exilés rwandais soient établis
puis fixés à proximité de la frontière entre le Congo et le Rwanda. Elle n’a
pas séparé “ les responsables politiques de l’ancien gouvernement
rwandais, les militaires et les miliciens ”, ceux qui étaient armés, du
reste de la population civile des camps, les premiers n’étant pourtant pas en
principe inclus dans le mandat du HCR. Elle n’a pas désarmé ceux qui auraient dû
l’être et qui avaient recours à la violence pour empêcher le retour de
leurs compatriotes. En novembre 1994, le HCR rapporte “ qu’une trentaine
de réfugiés par jour étaient tués dans la région de Goma, soit à cause de leur
origine ethnique, soit parce qu’ils avaient exprimé le désir ou l’intention de
rentrer chez eux ”[7]
.
Les camps
s’installent donc dans la durée. Ce sont à la fois des lieux d’asile pour
d’authentiques réfugiés et des bases de pouvoir pour les dirigeants et les éléments
armés engagés dans une logique de guerre contre le Rwanda. En 1996, il y a de
plus en plus d’incursions de bandes armées qui tuent des Rwandais tutsis,
parfois jusqu’à moins de 50 km de Kigali. Le ministre de la Défense rwandais,
Paul Kagame, prévient que son pays réagira militairement si les incursions
continuent. De fait, les camps de Rwandais hutus au Kivu sont attaqués à
l’automne 1996, c’est le début de la guerre qui conduira à la chute de Mobutu.
Durant l’automne
1996, tous les camps à l’est du Congo sont attaqués par l’armée rwandaise. Cet
engagement est alors fermement nié par les autorités du Rwanda. A la
mi-novembre, en quatre jours (15-18 novembre), eut lieu un très important
mouvement de retour : les chiffres ont fait l’objet de désaccords et de
polémiques. Il y aurait eu alors selon les estimations 350 000 ou 500 000
retours. Quoi qu’il en soit, beaucoup ne prirent pas la direction du Rwanda et
une fuite massive de Rwandais hutus commença alors à l’intérieur du Zaïre. Pour
certains cette fuite s’achève par le passage dans des pays voisins, d’autres
sont rapatriés par le HCR qui organise un pont aérien vers Kigali à partir
d’avril 1997. Dans les conditions de terreur auxquelles étaient alors soumis
les Rwandais, le rapatriement ne fut pas fondé sur le libre consentement des
individus[8],
en outre il ne fut pas sûr, les dangers liés au retour étant bien réels.
L’objectif
militaire du Rwanda était de détruire les concentrations d’exilés hutus, qu’il
n’avait cessé de dénoncer comme des lieux où les génocidaires, armés,
recomposaient leurs forces tout en continuant de contrôler par la menace une
population captive. Il est certain que les discours rwandais, mais pas
seulement rwandais, dénonçant à juste titre le danger réel que les camps
faisaient peser sur le Rwanda, s’accordaient fréquemment sur une représentation
idéologique des Hutus comme un bloc de génocidaires. Cette dernière interprétation
a été très influente, en raison du soutien qu’elle trouvait dans la politique
d’États, tels les États-Unis et d’autres, ainsi qu’auprès d’ONG occidentales et
de médias. C’était la position de Kigali qui était ainsi reproduite.
Après plusieurs
mois de guerre, en mars 1997, le général Kagame, alors ministre rwandais de la
Défense, déclarait que “ la majorité ” des réfugiés rwandais étaient
rentrés, que ceux qui restaient encore au Zaïre refusaient le retour dans leur
pays et “ qu’ils auraient à payer pour n’avoir pas pris la bonne décision ”[9].
Quel prix ont-ils
payé ?
Il faut ici poser
le problème des enquêtes qui ont permis et permettent d’avoir sur la fuite des
réfugiés rwandais et sur l’exportation des massacres d’autres points de vue que
ceux des parties au conflit - parmi lesquelles, d’un côté l’État rwandais et
les “ rebelles ” congolais, de l’autre, outre les forces zaïroises,
des Rwandais impliqués dans le génocide des Tutsis, organisés et armés. Nous
l’avons déjà rappelé mais il faut insister sur le fait que cette dernière catégorie
ne comprend pas tous les Rwandais en fuite, loin de là ; sur ce point, il
y a d’intenses batailles de représentations qui prolongent les controverses sur
le rôle et l’obéissance des paysans durant le génocide des Rwandais tutsis[10],
sur la “ responsabilité collective ” des Hutus, et en particulier la
responsabilité de ceux qui fuyaient au Zaïre, la fuite confirmant la culpabilité,
selon l’État rwandais et ses alliés.
Les enquêtes
d’ONG (HRW, MSF, autres), les reportages de journalistes, notamment ceux des
agences de presse, les investigations des Nations Unies attestent la réalité
des massacres, en précisent les localisations, les dates, les circonstances et
les méthodes, mais, dans la plupart des cas, reconnaissent qu’il n’y a pas de
certitude sur le nombre des victimes. Le recours à des témoignages constitue la
principale base d’établissement des faits – il faut à nouveau insister sur les
obstructions systématiques aux enquêtes, les interdictions d’accès aux sites de
massacres, donc sur les impossibilités de rassembler des preuves et corrélativement
de mettre en relation les témoignages et des indices de type médico-légal. Il
est clair que ceux qui font déplacer et brûler les corps, ou les font jeter
dans les fleuves anticipent d’éventuelles poursuites devant un tribunal pénal
international en détruisant les preuves que le procureur d’un tel tribunal
devrait réunir ; en outre, ne pouvant empêcher que des témoins
s’expriment, ils les stigmatisent comme génocidaires : ainsi à la fois par
la disparition des preuves et par la disqualification des témoins, ils tentent
de se prémunir contre d’éventuelles mises en accusation de nature judiciaire.
Quant à des mises en accusation de la part d’États, l’histoire en cours démontre
qu’il y a peu de risques. Face à cette entreprise de négation, les témoignages,
les enquêtes d’ONG ou d’agences des Nations Unies ont peu de poids, tant est
fort le privilège d’impunité de l’actuel pouvoir rwandais.
Pour sa part, le
gouvernement rwandais n’a jamais reconnu que son armée ait participé à des
tueries systématiques de civils au Zaïre. Sa version est toujours restée la même :
quand il y a eu affrontement, c’est avec des gens en armes auxquels des troupes
du Rwanda et de la rébellion ont répondu par les armes, il n’y a pas eu de
massacres organisés de groupes de civils non armés. Le vice-président rwandais
dénonce les gens des Nations Unies, “ ils essaient de dévier sur nous le
blâme pour leurs propres échecs ” (Washington Post, 9 juillet
1997).
Comment les enquêteurs
des Nations Unies ont-ils caractérisé les tueries ? Selon eux, elles résultent
d’une intention de massacrer systématiquement. Dans sa lettre, déjà citée, au
Conseil de sécurité (29 juin 1998), Kofi Annan note que, selon l’une des
conclusions de l’équipe d’investigation, les tueries commises au Zaïre
constituent bien des crimes contre l’humanité. Et pourtant, la déclaration du
président du Conseil de sécurité (13 juillet 1998) se contente de demander aux États,
RDC et Rwanda, d’enquêter chez eux sur les allégations contenues dans le
rapport ! C’est confier la charge d’enquêter sur les massacres à ceux-là même
qui les ont organisés et commis.
Finalités des
massacres
Les interventions
armées d’octobre 1996 sur les camps de réfugiés avaient pour finalité explicite
la neutralisation d’une menace. Mais quelles hypothèses avancer sur les
intentions des autorités responsables des massacres de civils non armés,
massacres qui continuèrent après le démantèlement des camps ? A ces
massacres, quelles finalités ? Nous pensons que ces finalités relèvent de
plusieurs logiques : une logique de vengeance, une logique de terreur, une
logique de stigmatisation des civils massacrés, une logique de guerre.
Si le désir de
vengeance est un mobile, l’accomplissement de la vengeance peut être une
politique. Une telle politique a été conduite au Rwanda après le génocide, elle
a été continuée au Congo. Les massacres ont aussi pour effet et sans doute pour
but de terroriser la population et de briser les velléités d’apporter un
soutien aux entreprises d’une guerilla qui pouvait reprendre, à l’intérieur du
Rwanda, avec le retour de centaines de milliers de réfugiés. Il s’agissait
aussi – et nous avons vu que ceci fit l’objet de déclarations explicites – de
stigmatiser comme génocidaires les Rwandais hutus qui ne voulaient pas revenir,
et de les traiter comme tels, c’est à dire, comme ne bénéficiant pas de la
Convention de Genève sur les réfugiés (argument étendu à des femmes et à des
enfants très jeunes).
Quant à la logique de guerre, elle a été la seule revendiquée par les
autorités rwandaises : il s’agissait d’éviter le renforcement mutuel des
FAZ (Forces armées zaïroises) et des groupes armés hutus. L’argument se présente
de façon tout aussi rationnelle que cynique : puisque les génocidaires
prennent des civils sans défense pour bouclier, la destruction des civils est
un acte de guerre.
La création d’un
glacis de sécurité par la destruction des camps de réfugiés du Kivu représentait
un objectif militaire limité. Il a été rapidement atteint en 1996. Mais le
groupe politico-militaire au pouvoir, à Kigali, allait révéler des ambitions
autrement plus vastes, comme en témoigne la guerre qui a repris en juillet 1998
et conduit à l’occupation par l’armée rwandaise d’une partie du Congo.
3 mai 2000
* Marc le Pape, CNRS, Centre d’Études africaines, EHESS, auteur de “ Le Rwanda au Parlement. Une enquête sur la tragédie rwandaise ”, Esprit, mai 1999.
[1] The United Nations and Rwanda 1993-1996, Nations Unies, 1996 (Rapport du Secrétaire général sur la sécurité dans les camps de réfugiés rwandais, 18 novembre 1994).
[2] Human Rights Watch, Fédération internationale des ligues des droits de l’homme, Aucun témoin ne doit survivre. Le génocide au Rwanda, Paris, Karthala, 1999.
[3] Ce terme est emprunté à Jean-Michel Chaumont (La concurrence des victimes, Paris, La Découverte, 1997) qui analyse les usages politiques du génocide juif par l’État d’Israël.
[4] Ian Martin, “ Au lendemain du génocide, des choix difficiles ”, Des choix difficiles. Les dilemmes moraux de l’humanitaire, dir. Jonathan Moore, Paris, Gallimard, 1999.
[5] Nations Unies, Rapport de l’équipe d’investigation du secrétaire général, juin 1998.
[6] Nations Unies, Lettre datée du 29 juin 1998 du représentant permanent du Rwanda aux Nations Unies adressée au secrétaire général.
[7] HCR, Les réfugiés dans le monde, Paris, La Découverte, 1997, p. 66.
[8] Marie Béatrice Umutesi (Fuir ou mourir au Zaïre, Paris, L’Harmattan, 2000) a publié le récit détaillé de sa fuite dramatique sur 2000 kilomètres entre le Kivu et l’ouest du Congo-Zaïre. Selon son témoignage, les équipes du HCR, dans la province de l’Équateur au Zaïre, forçaient les réfugiés au rapatriement.
[9] “ I think they will have to pay a price for not making the correct decision ”.
[10] Je me réfère à Claudine Vidal, “ Questions sur le rôle des paysans durant le génocide des Rwandais tutsi ”, Cahiers d’Études africaines, n° 150-152, 1998.