R  W A N D A

 

 

 

La revue hebdomadaire de la presse

 

rwandaise

 

N° 124  du 18 au 24 avril 2004

 

 

 

 

 

 

 

 

Les   Points   Focaux

 

 

 

 

 

Editorial

 

 

 

 Il n’y a pas que des rescapés du génocide, il y a également des rescapés de la récession économique.

 

 

 

Elle frappe durement cette crise économique. Et les commerçants, pétroliers, miniers et la classe politique actuelle en profitent pour faire les obèses. Et tout cela sur les millions de pauvres hères qui ne parviennent pas à consommer ne fut ce que 1000 calories/jour, ceux-là qui ne palpent que rarement le billet de cent francs. Je parie qu’il y a parmi eux, ceux, surtout ceux-là de l’arrière pays, qui ne savent pas que cette coupure de 100 Frw a changé de forme. Même, quand bien même on parvient à le posséder, contre quelle quantité de biens ou services économiques peut-elle s’échanger ? La misère !

 

Et dire que demain, le Rwanda va se courber et accepter le diktat des bailleurs occidentaux en acceptant de réduire de moitié ses agents  ( une bonne moitié servant dans l’Administration Publique Centrale) qui se complaisaient à s’asseoir dans les fauteuils des bureaux pour, la plupart d’entre eux, lire leurs cours  dispensés à l’ULK, Unilak, Kist et autres instituts d’enseignement supérieur de Kigali et de Gisenyi dispensant des cours du soir. Que deviendront ces milliers de sans-emploi jetés subitement dans la rue ? Ce gouvernement sera-t-il capable de faire face aux conséquences de la privation d’emploi de ces milliers d’agents ? Que veux-tu ? Ainsi l’exigent Banque Mondiale, Fonds Monétaire et autres créanciers du Rwanda. Ils se moquent des conséquences néfastes qui pourront s’ensuivre.

 

*

 

Entre temps, l’opposition rwandaise de la diaspora cafouille. Ces Igihango à n’en plus finir se retournent entre eux, divorcent et manifestent des coalitions qui ne sont bâties que sur des malentendus. Des malentendus qui cachent de profondes divergences sentimentales accompagnées d’une rare pauvreté idéologique. C’est dire que nos politiciens luttent pour qu’ils soient associés au partage des privilèges du pouvoir et ils n’osent pourtant pas s’apitoyer au sort d’un peuple qui ne produit qu’au rabais préférant consommer les biens et services produits par d’autres peuples. En conséquence, les quelques 400 gr de pain peuvent s’acheter 300 frs (légérement plus d’un 1/2Us$, le litre d’essence avoisinant le dollar. Bah ! Comme ce blé est un produit importé, ne le consomme que celui qui pourra ! Et surtout gare à celui qui voudra manifester contre cette cherté de la vie. Interdit ! Plutôt, berçons-nous de ces miracles promis pour 2020 dont on ne voit pas la lueur d’espoir tant on fait du tapage politicien alors que, l’énergie faisant défaut, les infrastructures routières dans une vétusté abominable alors que les bras inutiles de plus de cent mille prisonniers ne font que puiser dans l’assiette gratuite et bien mal garnie, cela s’entend, pour nourrir les cent mille bouches qui ne font que proférer leurs hauts faits, rapport avec le million de tutsi qu’ils ont tués en 1994 mais jamais entendre de ces désuètes bouches les infrastructures économiques qu’ils ont détruites et aucune idée ne vient sur ces bouches pour manifester la volonté de les rétablir et les réparer.

 

*

 

L’encre continue de couler sur les fracassants discours de cette 7ème commémoration du génocide. L’heure des critiques est arrivée sur ce qui devait se dire et ce qui était à taire. Des politiciens comme Twagiramungu Faustin et autres dissidents comme Rwigema se demandent s’ils ne se sont pas trompés en se mettant dans les bras de cet Occident pour qui ils clament et entonnent une chanson dissonante et , décidément, ils chantent faux. Il est questions de leurs alliances qui durent le temps du fiancé qui, allant apposer sa signature sur le contrant de mariage, découvre que son amante est atteinte d’un furoncle cancéreux à la bouche, à la gorge et au sein gauche.

 

*

 

Côté droits humains, des voix, dans Umuseso, s’élèvent et luttent contre des pratiques policières qui font peu de cas de la dignité d’un suspect arrêté sur qui tombe une pluie de bastonnades et autres sévices avilissants exercés par les forces de l’ordre.                                                                                                                                       

 

                                                                                                                                                              

La Direction

 

 

 

 

 

 

 

 

La faute diplomatique Kagame fait un scandale à l’endroit de la France.

 

 

 

« ‘‘Je n’ai pas peur des Français’’-Kagame »,  ‘‘Un Français a fui pour avoir été tourné en ridicule’’, ‘‘Une lettre ouverte au Président Kagame’’ ou encore ‘‘Les Français m’ont incité à collaborer avec Bin Laden’’, tout ça ce sont des titres du journal Umuseso du 22 avril. Même son de cloche du journal électronique le mensuel Umwezi l’Espoir n° 008 de mars 2004 qui titre ‘‘Les relations Franco-rwandaises ne se renormaliseront pas pour bientôt’’. Inganzo du 19 avril trouve que le diplomate français ‘‘Renaud Muselier est parti plutôt que prévu révolté par les 4 vérités du Président Kagame au Stade Amahoro’’

 

 

 

Ce discours est différemment apprécié par la presse de la région mais aussi par la presse internationale. Charles Kabonero trouve qu’il faut ironiser tout en voulant montrer qu’elle n’est pas bien à propos cette attaque verbale contre une puissante France officielle qui ne veut pas reconnaître son rôle dans le génocide de 1994. Très ironiquement le journaliste d’être d’accord avec Kagame pour « expulser les diplomates français en poste à Kigali, puis, le CECFR (le Centre d’Echanges Culturels Franco-Rwandais) de Kigali » Surtout que « Moi je ne comprends pas quelle culture avons-nous à partager avec les Français. Sauf s’il est question de cette culture qu’ils nous ont inculquée, celle de nous entretuer ».

 

 Un certain Tozi qui a suivi l’incident diplomatique malheureux qui montre un jeune président rebelle écrit dans sa dépêche du 11 avril

 

 

 

« « LA FRANCE N'A EU QUE CE QU'ELLE MERITE

 

Qu'elle soit de gauche ou de droite, la France, une et indivisible, n'a eu que ce qu'elle mérite à travers la claque magistrale que vient de lui infliger Paul Kagame. Depuis que, mû par la recherche du gain, l'Hexagone a pris la place de la Belgique dans cette partie de l'Afrique, il n'a pas arrêté de se laisser aller à son péché mignon intervenir pour contrôler les affaires intérieures des autres pays. Avec le président Hutu de l'époque, Habyarimana, cela est allé si loin qu'on s'est piqué non seulement de former l'armée, de la doter en moyens pour contrer les Tutsi mais aussi qu'on a donné un coup de pouce aux milices, permettant par le fait même à des soldats " perdus " de se joindre aux génocidaires. Non contente d'avoir ainsi directement participé, quasiment comme co-auteurs au massacre, la France, face à l'avancée des troupes du FPR, a imaginé l'Opération Turquoise pour soi-disant venir porter assistance en médicaments, eau, vêtements.. aux populations sinistrées mais surtout pour permettre à ses amis Hutu génocidaires, de quitter le pays pour se réfugier dans l'ancien Zaïre.

 

C'est vrai que la France n'est pas le seul pays qui ait manqué à ses devoirs d'humanité mais elle, qui a pu sur d'autres théâtres européens demander pardon, aurait pu en faire de même pour le Rwanda. Non seulement le gouvernement français ne l'a pas fait mais il a commandité une enquête au tonitruant juge Bruguière pour en ce 10ème anniversaire, masquer ses responsabilités en imputant la cause première du génocide à Paul Kagame. Comme l'a dit le Pays n° 3102 du 9 avril, " pourquoi avoir attendu 10 ans pour enfin rendre publiques les investigations d'un juge surtout français .. ?". Et le célèbre quotidien d'avancer un autre argument " Les autorités françaises reprochaient à la rébellion dirigée par Kagame (qualifié de Kmer noir par l'Hexagone) sa trop grande anglophilie ". Le président rwandais, qu'on connaît pugnace, guerrier dans l'âme, ne pouvait pas ne pas réagir, et c'est ce qu'il a fait de façon retentissante sans que jusqu'à présent, une voix ne s'élève au sein de la communauté internationale pour lui dire qu'il a eu tort. En venant à Kigali, Muselier aurait dû au moins pleurer, s'agenouiller, demander pardon. La France a en tout cas récolté ce qu'elle a semé ! » » »

 

 

 

Le même analyste met en garde, eu égard à ce geste très osé, le jeune président qui ne tient pas à mâcher ses sentiments incendiaires  contre les conséquences néfastes éventuelles qui pourraient frapper le petit Rwanda

 

 

 

« Il y a dans l'attitude du président Kagame quelque chose de choquant, de peu conforme à la nature profonde de l'Africain.

 

Non seulement lui-même n'est pas blanc comme neige dans cette affaire, lui dont tout porte à croire qu'il a fait abattre le Falcon du président Habyarimana dans le dessein cynique de déclencher effectivement le massacre et de se présenter dans sa marche victorieuse comme un sauveur, mais il a bafoué l'hospitalité africaine. En Afrique, on n'humilie pas de la sorte un invité, c'est un sacrilège. Sur cette terre africaine, on préfère comme dit l'adage, vider son grenier pour l'invité quitte à rester le ventre creux, on préfère offrir sa vie pour sauver la sienne. Qui plus est, on n'humilie pas aussi impunément une grande puissance surtout lorsqu'on est un petit Etat, pauvre de surcroît »

 

 

 

Umuseso relève une séquence de son discours du 7 avril où, furieux, écrit

 

 

 

« Je n’ai pas peur de leur intimidation. Quelques fois quand je suis entrain de parler de ces grandes puissances, on me dit d’y aller mollo mollo ( avec tempérence). Je ne vais pas l’être du tout »

 

Inganzo trouve, dans son éditorial, qu’il est temps de complimenter le Président Kagame sous son titre  ‘‘Le Rwanda n’est pas le fief des français’’. Sur ses quatre chevaux, il démarre en trompe

 

 

 

« Le Rwanda est un peuple indépendant et souverain. Le fait qu’il ait connu les pires maux, cela ne veut pas dire que n’importe qui doit le mener par la corde. Les traits distinctifs des Rwandais sont l’intrépidité, le courage, l’héroïsme et le refus d’accepter infamie des pays étrangers.(…)Les Français se sont dépêchés au Rwanda après avoir menti à la communauté internationale. Ils ont monté la Zone Turquoise qu’ils ont transformée en une chasse gardée. Ils ont tué, ils ont balayé. Ils ont collaboré avec les Interahamwe pour tuer les Batutsi à Kibuye, Gikongoro et Cyangugu. A Murambi de Gikongoro, ils y ont tué d’innombrables Batutsi qu’ils ont mis dans une fosse commune. Après quoi, ils y ont aménagé un terrain de jeu sur lequel ils se récréaient. (…) Nous les avons vu entraîner des Interahamwe dans les forêts de Gishwati, d’Umutara et de Nyungwe où ils cultivaient des champs d’opium. Nous les avons vus traînant les armes de destruction massive et de gros avions survolant Kisangani et Goma (…) Nous le dirons tout haut pour que toute la planète en soit au courant et qu’elle y croit de telle façon que leurs compatriotes, ceux-là qui n’ont pas voulu porter cet opprobre nous aident à les ramener à la raison et reconnaître leurs crimes car, après tout, tous les Français ne sont pas criminels comme Mitterand, Bruguière, Dominique de Villepin et Renaud Muselière »

 

 

 

Le journal Umwezi a son autre façon critique de percevoir le puzzle rwandais dans lequel le génocide est allié à la responsabilité d’une France officielle qui ne tenait pas à laisser filer entre ses mains un bastion- fenêtre sur le grand Congo qu’elle ne tenait pas à lâcher

 

 

 

«Lors du lancement du deuil (pour la dixième commémoration du génocide des Batutsi de 1994), Paul Kagame a commis un scandale qui n’était pas nécessaire. Ce secrétaire d’Etat français aux Affaires Etrangères qui vient d’être nommé à ce poste il y a peu ; Kagame comme c’est son habitude, de proférer des paroles désobligeantes (dans son discours) envers les diplomates qui d’habitude se contiennent, le secrétaire d’Etat français, se sentant visé à travers sa France, s’est révolté et il est reparti plutôt que prévu. Muligande (Charles, Ministre rwandais des Affaires étrangères) l’a prié de ne pas s’emporter mais il n’a pas pris la chose sur ce ton et il a pris son avion dare dare.Des gens qui ne voient pas loin, des courtisans applaudisseurs, ont trouvé que l’umwidishyi (celui qui dit une chose et les suivants de consentir) a fait ce qu’il fallait faire ; eh bien ! ceux-là se trompent beaucoup. Kagame en personne a déclaré à TV ARTE française que ‘‘Les excuses françaises, ce n’est pas ça qui est nécessaire, que plutôt c’est la contribution de la France à la reconstruction des infrastructures nationales détruites et ce ne sont pas leurs excuses qui nous fourniront l’argent nécessaire à leur reconstruction’’ Il faisait ces déclarations en janvier 2000 quand Charles Josselin prédécesseur du Muselier était en visite officielle au Rwanda.Puisqu’il leur a dit qu’il n’a pas besoin de leurs excuses, quoi d’autre veut-il ? (…) Ces Français sont-ils plus criminels que les Interahamwe qui nous ont tués qu’il relâche à tout bout de champ ? ».

 

Ah ! Quel est ce journaliste qui ne voit pas la corrélation entre des phénomènes enchevêtrés ?

 

 

 

« Dans tous les cas, ces paroles désobligeantes n’étaient pas nécessaires dans ces circonstances du 7 avril surtout que les Belges qu’il a appréciés n’étaient pas, à tous les coups, venus rendre mémoire aux Batutsi génocidés. Dites ! Ont-ils reconnu avoir éliminé Rudahigwa (Charles Léon Pierre Mutara avant dernier roi du Rwanda tué en 1959 à Bujumbura/ Burundi) ? Ont-ils présenté leurs excuses pour avoir déporté le roi Musinga (le père de ce dernier) pour Moba au Katanga ? Y a t-il d’autres causes profondes du génocide si ce n’est ça ? »

 

 

 

L’auteur ne semble pas comprendre comment le Rwanda a apprécié les excuses des Belges alors que cette Belgique colonialiste est la source de tous les malheurs qui ont frappé le Rwanda. Pire encore, le journaliste, rapportant la visite du président Kagame en Belgique, montre deux affronts lui lancés sur la figure par ces officiels « La fanfare belge a ignoré complétement le nouvel hymne national ‘‘Rwanda Nziza’’. Elle a exécuté l’ancien ‘‘Rwanda rwacu’’ (…) Après son entrevue avec le roi des Belges, ce dernier n’a pas voulu, dans la pose traditionnelle du protocole, lui serrer la main(…) »

 

 

 

Les conséquences possibles de cette incartade langagière ?

 

 

 

« …dorénanant, il est donné à la France une grande manœuvre de combattre sans retenue tout souhait du Rwanda que ce soit à l’ONU, dans l’Union Européenne, à la Banque Mondiale et ailleurs. Et c’est l’enfant rwandais qui en souffrira parce qu’il a un président qui sait proférer en public des paroles désobligeantes ! Entre temps les privilégiés du pré carré s’empiffreront des fonds qui restent  (dans les caisses publiques ?)»

 

 

 

Le jeune journaliste veut s’expliquer la colère du président rwandais durant ce jour de deuil. Il ne veut pas la lier aux accusations françaises du juge Bruguière

 

 

 

“Le fait que Paul Kagame nourrit une colère en rapport avec les accusations d’avoir descendu l’avion de feu le président Juvénal Habyarimana, on ne peut pas l’affirmer pour Kagame parce qu’il n’y a aucune raison qu’il ait honte d’avoir éliminé son ennemi. Autre chose, quand bien même il les (les Français) insultait, quand arrivera le temps de poursuivre ceux qui ont descendu l’avion de Habyarimana, ils seront poursuivis que Kagame le veuille ou non. (…)”

 

 

 

Dans un autre article du même journal, le journaliste crie qu’il ne faut jamais justifier le génocide de plus d’un million de Tutsis par la descente de cet avion présidentiel. L’auteur de l’article part des déclarations accusatrices du lieutenant félon Abdul Ruzibiza à l’encontre du commandant en chef des forces de guérilla du FPR pour faire la part des choses

 

 

 

“S’il ya des gens qu’il a tués, cela le regarde comme Kagame en personne. Cela ne doit pas être associé aux Batutsi. Il n’avait aucun mandat des Batutsi de le faire. Qu’ils (ces révisionnistes et négationnistes) cessent d’amalgamer les choses parce que les Batutsi ne doivent pas répondre de ce qu’un tutsi où qu’il soit fait. Autre chose qu’ils doivent savoir, c’est que que ce soit un enfant de Habyarimana, celui de Seth Sendashonga (ancien ministre FPR de l’intérieur) ou celui d’un pilpte français…, tous ont des droits à faire prévaloir en justice en accusant Kagame, en accusant un tel journal. Pour ce qui est des Bahutu génocidaires qui chantent à longueur de temps que celui qui a descendu l’avion de Habyarimana est lui la cause du génocide, alors ils veulent escamoter un crime contre l’humanité qui les poursuivra jusqu’à la fin de leurs vies. Le génocide a été planifié et exécuté. Si Kagame a profité de l’occasion pour descendre l’avion de Habyarimana, ce n’est pas ce crime qui change les plans macabres des génocidaires”.

 

 

 

  Et pourtant l’auteur de l’article accuse la France

 

 

 

“ Dire que la France est blanche dans ce génocide, ce serait de la folie tout comme on ne peut pas mettre sur son dos tous les crimes contre l’humanité commis sur les Batutsi du Rwanda. En 1973 (février, pogrom des intellectuels, agents du secteur public et privé,étudiants et autres Tutsis, y avait-il des Français sur les barrières comme en 1994? (…)”

 

 

 

Des brédouillages M. Faustin Twagiramungu ne sait pas dans quel camp se ranger et fourre sa conscience chez ses frères révisionnistes

 

 

 

Une dépêche reproduit son interview qu’il a accordée au journaliste soucieux de savoir dans quel camp il se range. Envie-t-il ces tutsi qui , seuls, ont tout l’espace dans ce génocide comme si c’était un privilège de les voir dans cet état? Apparemment la globalisation l’intéresse pour d’autres motifs avoués à moitié

 

 

 

«  De toute façon le génocide rwandais dont on veut faire une affaire des Tutsis ne plait pas à tous les Rwandais. Pour moi, les Tutsis n'étaient pas les seuls à constituer l'opposition contre le régime du Président Habyarimana, régime défendu avec acharnement par les Interahamwe (infiltrés par le FPR) et par la garde présidentielle affolée. Le génocide est rwandais et pas autrement. Comment, moi qui ai perdu mes frères, mes neveux et nièces, sans parler de nombreux  cousins, amis et des milliers de mes partisans, tous classés Hutus, puis-je oublier ! Ils ne sont pas Tutsis. Et je ne peux pas faire mon deuil ouvertement parce que justement, ils ne sont pas Tutsis! Avant hier ma fille qui est arrivée ici à Bruxelles, à l'âge de 9 ans me demandait"Papa, pourquoi à la TV, ils ne parlent que des Tutsis tout le temps? Les Tutsis ne sont pas les seuls à avoir perdu les leurs concluait-elle?’’ Que veux-tu que je réponde à ma fille face à cette incompréhension des événements de son pays interprétés par des journalistes pro-FPR et d'autres experts. Une telle question exige une analyse de toute notre histoire ancienne et récente. La réconciliation commence par une simple explication à ma fille ! »

 

 

 

Ah ! Le vieux malheureux candidat présidentiel de 2003 montre à demi mots dans quel nouveau gouffre il allait replonger les pauvres rwandais encore traumatisés des séquelles du génocide de 1994 ! ! ! Des esprits à fleur de peau ne manquent pas non plus !

 

 

« Révisionnisme ou pas, les faits sont là et face à la vérité, le mensonge ne tiendra pas longtemps. Il importe de mettre un terme à la discrimination dont nous sommes victimes actuellement »,

 

 

 

confie au journaliste le pauvre vieux politicien qui est entrain de chercher à s’insérer dans la nouvelle plateforme PDN (Pacte Démocratique National) qui remplace l’ADRN (Alliance Démocratique pour le Renouveau National).. Ce dernier étant chapeauté par un certain Pierre Célestin Rwigema. Lui comme l’autre s’étant succédé à la tête du triste MDR-Parmehutu subissant aujourd’hui les procédures de dissolution en cours au pays, un pays qui tente tant bien que mal à se relever et à se remettre des blessures incurables lui laissées par la horde des idéologies meurtrières qui ont atteint leur summum en 1994.

 

 

 

De  l’Igihango à l’ADRN puis au PDN, la voie de compréhension est longue pour cette opposition en manque d’idéologie constructive.

 

 

 

Pendant que Kagame multiplie ses déclarations  sur le fait  que

 

 

 

« Pour moi, deux mandats présidentiels, si je suis reconduit pour le second mandat qui expirera en 2017…, cela sera suffisant et quelqu’un d’autre pourra venir et prendre la relève »,

 

 

 

écrit The New Times citant les déclarations de Kagame sur une radio privée ugandaise FM Monitor au cours de l’émission populaire Andrew Mwenda Live de cette soirée du 8 avril.

 

 

 

« Lui étant demandé s’il ne se dédira pas comme son confrère ugandais Joël Museveni ( qui cherche à changer la constitution pour briguer un troisième mandat), Kagame a dit ‘‘ Il y a différentes conditions dans ces deux pays différents. Peut-être que les Ugandais veulent qu’il en soit ainsi. Attendez voir si Kagame finisse (ses deux mandats) et dire qu’il voudra briguer le troisième mandat’’ ».

 

 

 

Et pourtant tout est possible face à une coalition désordonnée de l’opposition extérieure qui roule sur des clichés ethnisants sans autre contribution idéologique constructive pour la nation, une opposition extérieure qui se met dans les bras de ses protecteurs et maîtres à penser occidentaux, face à une opposition intérieure qui se polarise autour des mêmes créneaux (PDR-Ubuyanja de l’ancien président Pasteur Bizimungu emprisonné, ADEP-Amizero de M.Célestin Kabanda, ancien Ministre de la Planification économique), face aux partis de la coalition au pouvoir, des partis qui ont déposé leurs considération idéologiques (parti socialiste, parti social démocrate) qui auraient pu construire une opposition constructive, des considérations idéologiques qu’ils ont troquées contre l’euphorie et autres sensations engourdissantes de parcelles de pouvoir qu’ils occupent. La radicalisation des opposants extérieurs et intérieurs sur fond d’ethnisme ne pourra-t-elle faire changer les desseins démocratiques de ce président, face à la pagaille que ceux-ci voudront voir s’éterniser ? Après tout 2017 est tellement loin mais aussi proche du terme 2020 où le FPR évaluera les réalisations des stratégies mises en place dans sa Vision 2020.

 

 

 

Cette opposition extérieure se dote d’une nouvelle structure. Exit FDLR (Forces Démocratiques de Libération du Rwanda)-Igihango. La nouvelle ADRN (Alliance Démocratique pour le Renouveau National) entre dans des chicanes inouïes. La CPODR (Concertation des Partis de l’Opposition Démocratique du Rwanda) est dissoute. Le PDN (Pacte National Démocratique) a du mal à faire l’unanimité parmi ces gros poids lourds qui ne veulent en aucun cas oublier leur MDR. La nouvelle figure qui atterrit au sein de cette pagaille est celle de l’ancien Premier Ministre rwandais Pierre Célestin Rwagema. Lire les deux dépêches qui suivent

 

 

 

« « « Vice-Président de l'ARENA et du PDN,

 

P.-C. Rwigema en tournée en Europe

 

A Bxl, ses associés du PDN ont été évincés par l'ADRN

 

 L'Igihango ADRN met sa nouvelle version PDN à la rue

 

 

 

« « « La nouvelle selon laquelle le Pacte Démocratique Nationale ne disposerait plus du bureau d'Igihango  Avenue Roodebeek à Bruxelles nous est parvenue à Pâques, dans la soirée.

 

 

 

Voici les faits le 18 mars 2004, nous avions pu lire une déclaration du PDN nous informant que l'ADRN n'était

 

plus et qu'il fallait maintenant et dorénavant ne tenir compte que de la nouvelle organisation. 

 

Malheureusement ou heureusement, c'est selon, une partie de l'ADRN dénonça la démarche et elle manifesta tout aussi publiquement son intention de continuer à œuvrer dans l'ancien cadre, c'est à dire avec les partenaire des Forces Démocratiques pour la Libération du Rwanda des Higiro et Kanyamibwa et les Royalistes de Nation Imbaga y'Inyabutatu de Joseph Ndahimana (je ne vous parle pas de l'Alliance pour la Renaissance de la Nation - ARENA des Kamongi et Rwigema - puisque celle-ci a été mutée comme "un seul homme" dans le comité du PDN).

 

 Un membre éminent du PDN, à savoir son Secrétaire général Déogratias Mushayidi - occupait toujours le siège du Gihango puisqu'il y était permanent en tant que porte-parole de l'ADRN, la version initiale du Gihango. Le problème, pour M. Mushayidi et le PDN, a été que ce serait le nom d'un des membres de l'ADRN qui figurait sur le contrat de bail du bureau sis Av. de Roodebbek à Schaerbeek/Bruxelles.

 

 Il a donc suffi - après avoir constaté que le PDN avait fait changer la serrure de la porte du bureau - de passer au poste de police qui est à 50 mètres pour demander ce qu'il fallait faire en pareil cas trouver un serrurier. Ce qui fut fait.

 

 En attendant une conciliation entre les deux positions, voilà où nous en sommes l'ADRN a repris possession du local loué en son nom pour le compte de trois partis politiques et le PDN a sans doute pêché en mettant la charrue avant les boeufs lorsqu'il n'a pas attendu que tout le monde soit d'accord sur la restructuration du Gihango.

 

 

 

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« « « Chargé de la diplomatie du PDN, PC Rwigema du MDR arrive

L'opposition à la dérive

 

 

L'ancien Premier ministre rwandais Pierre Célestin Rwigema (1995-2000) est devenu en quelques mois  Premier Vice-président de l'Alliance pour la Restauration de la Nation ARENA puis Premier Vice-président chargé de la diplomatie du Pacte Démocratique Nationale (PDN) version dé-FDL Risée de l'Alliance pour la Démocratie,et la Réconciliation Nationale (ADRN) Igihango.

 

 

 

L'ADRN existe toujours et elle est officiellement toujours domiciliée à Avenue de Roodebeek à Bruxelles, à la même adresse que le PDN, son frère siamois depuis la déclaration du PDN datée du 18 mars 2004.

 

L'entrée de M. Rwigema dans le comité de l'ARENA suit donc la reconnaissance de sa qualité de réfugié politique aux USA qui est elle-même a été suivie par la division d'Igihango en deux (avec la purge du FDLR du PDN et/mais/ou son maintien dans l'ADRN originale).

 

 

 

Cette réapparition en force sur la scène (de l'exil) politique du successeur de Faustin Twagiramungu au poste de Premier ministre, illustre bien l'état de ce que notre opposition. En 2000 déjà, il avait suffi qu'un journal canadien publie des révélations explosives sur l'assassinat du président Juvénal Habyarimana pour que les exilés se réorganisent dans tous les sens (UFDR, FDLR, Nation Imbaga y'Inyabutatu, ARENA,etc.).

 

 

Aujourd'hui c'est au tour du rapport - non encore publié (?) - de Jean-Louis Bruguière de déclencher de grandes manoeuvres dans le milieu de nos opposition rwandaise et de la mettre dans tous ses états le FDLR a deux Présidents, le RDR ne parle plus aux FRD, le CPODR a été dissous, il y a deux Igihango, l'ADR n'a pas pu fusionner toute l'opposition, etc.

 

 L'Igihango-PDN auquel appartient Rwigema est celui dominé par l'ARENA dont le Président Augustin Kamongi et le Premier Vice-Président (P.C. Rwigema) résident en Amérique du Nord. Il n'est pas encore clair si ce parti continuera à fonctionner puisque selon leurs adversaires de l'ADRN, l'ensemble des membres de son comité (tous ses adhérents ?) a été transféré comme un seul homme dans le Comité du "Gihango light".

 

 

 

D'après une rumeur digne de foi, M. Pierre-Célestin Rwigema devrait se rendre en Belgique dans les prochains jours pour des contacts privés avec des personnalités belges privées (universitaires, associatifs,..).

 

 

 

Le nom de M. Rwigema et celui de son prédécesseur, Faustin Twagiramungu, figuraient parmi les personnalités invitées à s'exprimer dans le cadre - révisionniste selon le quotidien français Libération - du Colloque international sur le Rwanda à Paris, le 6 avril 2004. Un des collègues de Rwigema au PDN a été vu à la marche silencieuse d'hommage aux victimes du génocide des Tutsi rwandais à Bruxelles, le lendemain. 

 

 

 

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Pas de troisième mandat pour Kagame, Présidence à vie pour Museveni

 

 

 

Dans tous les cas, au cas où il parviendrait à vaincre aux élection de 2010, ce sera parti pour un règne d’un quart de siècle (1994-2017). Museveni son frère ugandais lui ne tient à céder son fauteuil que le jour de la veille de sa mort malgré des protestations de ses anciens camarades d’armes et ministres.

 

« Wapakhabulo a mis en garde Museveni à propos de son dessein de briguer le troisième mandat’’, titre The Monitor.

 

 « Cet ancien 2ème Vice Premier ministre et Ministre des affaires étrangères a écrit à M. Museveni le 19 novembre une lettre qui était une sorte de réponse aux conseils prodigués par la ministre de la Justice, Janat Mukwaya à ses collègues du conseil des Ministre, un conseil selon lequel Mukwaya affirmait que l’article 105(2) pouvait être amendé à travers un référendum (afin d’enlever de la Constitution la clause qui limite les deux mandats présidentiels. (…) Ces arguments sont mal conçus… ».

 

 

 

NDJ

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Relations Rwanda-uganda au beau fixe.

 

 

 

Elles s’améliorent de jour en jour d’après The New Times du 11 avril qui reprend un entretien que Kagame a accordé au The Monitor ugandais . Ce président affirme que les relations s’améliorent de plus en plus qu’

 

 

 

« Il a envoyé à la Noël une carte de meilleurs vœux à Museveni mais que malheureusement ce dernier n’a pas rendu la pareille au Nouvel An 2004 ».

 

 

 

 Il n’empêche ! Les éclaircies sont tangibles. Ainsi, du côté rapatriement des réfugiés, 

 

 

 

« Après plus de 9 ans de misère dans les camps de réfugiés ugandais, plus de 1000 réfugiés rwandais se sont ramenés à la raison et se sont  fait enregistrer pour leur retour au pays… Ce qui ramènera à 3000 le nombre des réfugiés rentrés au pays en un an et demi sur un total de 25000 rwandais qui peuplent les camps de réfugiés ugandais ».

 

 

 

Au Congo, les nominations aux postes diplomatiques tardent à se faire, selon The New Times du 18 avril sous le titre ‘‘Kabila traîne à confirmer dans son poste à Kinshasa l’ambassadeur rwandais’’. Le journal ajoute que Kinshasa peut accepter ou refuser les lettres de créances de Munyakazi Juru Antoine que Kigali a nommé au poste d’ambassadeur du Rwanda à Kinshasa très au début du mois de mars dernier.

 

 

 

 

 

Ce retard dans la confirmation de ce diplomate par Kinshasa serait-il en rapport avec cette incursion de la semaine écoulée sur le territoire rwandais (Mutura/Gisenyi)de quelques 200 ex-Far et Interahamwe regroupés au sein des FOCA/FDLR et qui ont fait quelques dégâts ; ce qui a amené Kigali à tempêter critiquant la résolution des Nations Unies de désarmement volontaire de ces enfants prodigues rwandais ?

 

 

 

« Nous avons besoin d’une résolution explicite donnant à la force de maintien des NU en RDC des pouvoir de désarmer avec force et de rapatrier ces miliciens (…) Le présent mandat est inapproprié et non efficace comme le témoignent ces récentes attaques… Ces bandits doivent désarmer par la force persuasive et les NU doivent agir sur cela le plus tôt possible »,

 

 

 

écrit The New Times du 15 avril citant l’ambassadeur Dr Richard Sezibera, l’envoyé spécial de Kagame pour le Congo pour qui on sent qu’il se contient de dire qu’à défaut de cette action onusienne, on peut reguerroyer dans cette jungle africaine congolaise.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Voyages et accords secrets

 

 

 

Très curieusement, Inganzo montre une autre face de nos leaders politiques. Ce journal rapporte que le Major Pierre Buyoya, ancien président du Burundi était aux côtés des rescapés du génocide des Batutsi rwandais. Cependant ce journal se demande dans son titre si  ‘‘Le Président Buyoya s’est immiscé sans le savoir dans des affaires qui ne le concernaient pas ou s’il était venu aux festivités aux fins d’espionner pour le compte de l’IDC ?’’. Dans la livraison du The New Times, il est rapporté un  autre voyage celui du président Kagame aux USA. Il y tient celui-là. Ce rapprochement avec l’oncle Sam est probablement assorti d’une condition de partage à peu près équitable du luxe et de toute la richesse nationale avec ces Rwandais qui tempêtent en Occident, la seule condition de voir les USA sécurisés pour les dollars qui, sortis des caisses des Institutions de Bretton Woods, devront assurément retrouver le chemin retour arrondis de gros intérêts

 

 

 

« …il mènera des pourparlers avec des officiels de haut niveau de Washington. Il est également prévu qu’il rencontrera la diaspora rwandaise et les hommes d’affaires américains ».

 

 Ca va lui faire oublier ce voyage de Belgique du 10 mars dernier qu’Umwezi qualifie de catastrophique.

 

 

 

Mais qu’escompte rafler des bras des Américains ? Veut-il rééditer l’exploit de Habyarimana qui avait parvenu à faire élire son régime d’ ‘‘élève modèle du FMI’’ et il ne manque pas un écrivain, un certain Peter Uvin, qui dans son livre  ‘‘Aiding Violence The Development Enterprise in Rwanda’’, montre combien les affaires internationales ont aidé les génocidaires à parfaire leur œuvre macabre. C’est dire que ces organismes internationaux étaient roulés

 

 

 

« Uvin (l’écrivain) écrit se faisant écho des fleurs qui sont lancées à l’Uganda actuel de réaliser les ‘‘bonnes performances dans la plupart de ses indicateurs de développement comme la croissance de son PIB, taux de vaccination’’… Jusqu’en avril 1994, une grande armée d’experts étrangers ‘‘étaient dans les contructions routières, aux côtés des décideurs économiques comme conseillers, dans la formation des fermiers, répandaient des crédits, distribuaient des aides alimentaires et protégeaient l’environnement’’. Le grand chantre de ces prestations dans le développement économique rwandais,   la Banque Mondiale, ira jusqu’à émettre un rapport annuel sur le développement mondial avec une note de satisfaction sur les performances économiques du Rwanda et appelant d’autres Etats africains à puiser l’expérience rwandaise. Jusqu’au génocide, Uvin nous dit dans son livre que le Rwanda était le pays le plus assisté dans le monde avec 200 donateurs dont 20 accords bilatéraux , 30 multilatéraux et 150 ONGs internationales (…) La Banque Mondiale écrivait ces rapports  au moment où une entière portion de la population rwandaise, les Tutsis, étaient traités comme des citoyens de seconde zone à l’intérieur de leur pays, pendant qu’à d’autres tutsi de la diaspora, plus nombreux que les premiers, il leur était refusé l’accès au retour »,

 

 

 

écrit Andrew Mwenda de Radio FM Monitor avant de donner le focus du livre de Uvin

 

 

 

 « Uvin pointe sur le fait que ce processus de développement et l’aide internationale octroyée pour promouvoir ce développement ont interagi avec les forces exclusionnistes, les forces de l’iniquité, celles du racisme, de l’oppression ect ; ce qui a servi de soubassement au génocide. (…) ‘‘Dans un pays où l’aide étrangère fournit des ressources financières et morales d’un gouvernement, l’aide au développement joue un rôle capital dans la formation de l’image d’un processus qui s’oriente vers la violence’’, argumente Uvin. Quand la FPR a envahi le Rwanda, le régime de Habyarimana avait accru l’usage de la violence à l’encontre des Tutsi d’un côté tandis que de l’autre, il aiguisait un langage incitant la confrontation de la population entre elle-même »,

 

 

 

 écrit The Monitor qui, tout en soulignant les violences comme conséquence d’une économie impersonnelle tournée vers l’extérieur et ne pouvant survivre sans lui, suggère que l’éradication de toute insécurité physique, intellectuelle et morale ne restera monnaie courante tant qu’un peuple mendie la manne occidentale et qu’il est incapable de produire et consommer plus de 60% de la richesse produite par lui et lui-seul.

 

 

 

                                                                                                                                             NDJ

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Modèle économique !… ou  la fumée  qui cache le feu !

 

 

 

Le ministre des finances, Donald Kaberuka, s’exprimant dans Jeune Afrique l’intelligent de la semaine du 4 au 10 avril croit en tout cas au rêve des dirigeants de faire du Rwanda un pays à revenu intermédiaire. Même François Soudan a son mot à dire sur le ‘miracle’ économique réalisé par le petit pays des mille collines pourtant tant décrié par les membres du gouvernement de son pays « Tout le reste n’est que détail de l’Histoire et arbre qui cache la forêt. »

 

S’exprimant au sujet de la stratégie de développement appelé VISION 2020, le ministre Kaberuka explique à JAI

 

 

 

« Notre ambition est de sortir le Rwanda de la catégorie des pays moins avancés pour celle des pays à revenu intermédiaire. Cela revient à faire passer le revenu par habitant de 300 à 1000 dollars par an. Avec une croissance démographique de 3%, il faut que nous maintenions un taux de croissance économique à 7% et une inflation maîtrisée à 2% sur une période de dix ans. Ce que nous avons réalisé au cours de la décennie écoulée nous permet d’affirmer que c’est possible. Le génocide a fait chuter notre PIB à 65%. Depuis, nous sommes passés de la 173è à la 158ème  place dans le classement établi par le PNUD sur le développement humain. Nous avons doublé notre PIB, nous avons jeté les bases pour le développement dans les domaines des infrastructures, de l’éducation et de la santé… »

 

 

 

 

 

Pourtant le mensuel électronique Umwezi qui se veut journal de l’opposition ne partage pas la satisfaction et les projections du ministre. Aussi, accuse-il les décideurs économiques de procéder à une mauvaise redistribution des revenus comme cause de cette paupérisation effrénée de la population

 

 

 

« Après les décideurs économiques officiels, on peut ajouter toutes les banques commerciales du pays qui sont gouvernées par les gens qui sont des adhérents du FPR. Tout comme ces premiers, tous ces gens-là ont grandi dans l’exil. Il est connu que l’Etat est le seul grand employeur et, en même temps, le principal client des biens et services. Ceci veut donc dire que ceux-là qui réglementent l’économie nationale sont eux qui offrent de substantiels marchés publics, et ce sont eux, en vérité, qui accordent des crédits bancaires. Cela s’entend que ce sont eux et ceux qu’ils appellent les leur qui sont le point-limite d’aboutissement de la circulation de la richesse. Ceci fait en fait que presque toute la circulation monétaire se fait dans un petit cercle de privilégiés. Et c’est de par ce fait que la pauvreté profite pour se répandre ».

 

 

 

 Le dit journal profite pour se demander à quoi ressemblera la nouvelle guerre au pays ? Une analyse appauvrie par le fait que le journaliste n’a pas bien fixé sa leçon d’histoire de la montée du capitalisme de par le monde. Il accuse les membres du FPR de contrôler la grande part du royaume de la réglementation économique, de la distribution des marchés publics et des crédits bancaires ? Mais lesdits messieurs ne le cachent même pas dans leurs déclarations publiques quand ils vous disent que la politique économique qu’ils poursuivent est, en matière de commerce, de laisser le vendeur et l’acheteur s’entendre à l’amiable sur le marché des biens et des services. Il ne manque qu’aux autres partis politiques rwandais, y compris ceux-là de la diaspora d’affiner leurs idéologies, projets de société et visions politiques différents de ceux de ce parti au pouvoir, des stratégies où ils montreraient une façon de penser plus à gauche, plus au centre ou vaguement libérale, c’est selon, quand le FPR va, à grande vitesse, à droite. Et puis dans son ultralibéralisme capitaliste FPRois, ce parti au pouvoir sait que le moteur de toute évolution de l’humanité est la formation des ressources humaines suffisantes et multi-efficaces. Ce n’est pas ce régime qui attendra le retour de milliers d’intellectuels rwandais qui battent les pavés du riche Occident. En attendant, il peut accueillir dans ses universités et instituts supérieurs (il en a à ce jour plus de quinze alors qu’ils n’étaient pas au delà de 2 avant-guerre), la plupart étant privés (Vive le libéralisme ! ! !)  plus de 20000 étudiants par an, contrairement à moins de 2000 d’avant 1994. Il n’a qu’à prier pour que la qualité de l’enseignement d’antan se refasse !

 

 

 

L’éducation justement, parlons-en. Voici par exemple un titre que l’on retrouve dans le journal Imbarutso « Les enfants qui apprennent encore leurs leçons sous l’arbre ont raté la vision 2020 » Le journal développe ensuite

 

 

 

 « Bon nombre de Rwandais ont été scandalisés quand ils ont vu les enfants d’Umutara, dans le district de Bugarara, dans le secteur Gacungezi à l’école primaire de Rukundo et celle de Nyarupfubire…apprendre leurs leçons sous l’arbre…Quand on voit chaque jour des immeubles en étages pousser comme des champignons dans la capitale Kigali, des gens qui ne parlent plus que des disputes qui tournent autour des terrain à bâtir, on a du mal à imaginer que des enfants rwandais étudient encore dans de telles conditions… »

 

 

 

Et les promesses électorales de la gratuité de l’éducation de base ?

 

 

 

« La relance des dépenses publiques doit permettre aux autorités de porter la croissance à 6% en 2004, tout en ramenant l’inflation à moins de 6%. Les secteurs de la santé, de l’éducation et des infrastructures devraient bénéficier en priorité de cette augmentation budgétaire, permettant au Président Paul Kagame de tenir ses promesses sur la gratuité de l’école primaire ou la distribution d’antirétroviraux contre le sida… »

 

 

 

explique JAI.

 

Mais, d’autres problèmes demeurent encore et à ce sujet, Imbarutso révèle qu’un bailleur de fonds vient de claquer la porte, et pour cause l’aide qu’il consacrait aux enfants indigents servait à assurer l’éducation des rejetons des ‘riches’.

 

 

 

« L’école primaire Sun Rise était destinée aux enfants orphelins et d’autres  issus des familles indigentes mais elle a été bien construite et l’enseignement y était bien meilleur. C’est ainsi que les ‘riches’ dont font partie certains hauts dirigeants ont décidé de  débarrasser ces pauvres de ce bel établissement. Sharon, l’Américaine qui dirigeait l’établissement a claqué la porte quand elle s’est rendu compte  que les enfants qu’elle accueillait ne parlaient qu’anglais. Elle est partie sans même dire adieu à l’Evêque protestant de Ruhengeri…Certains disent déjà que l’école ne reçoit plus l’aide qui lui était consacrée à cause de cette grosse tricherie… »

 

 

 

C’est ici que le journal Umuseso s’interroge, pour sa part « Comment peut-on atteindre les objectifs de la vision 2020 alors que des enfants ne peuvent pas aller à l’école ? » Le journal donne  l’exemple d’un jeune orphelin qui a frappé à toutes les portes des bienfaiteurs et qui, faute d’aide, attend, les larmes aux yeux, le jour où il retrouvera le banc de l’école. Et le journal de se demander ensuite si réellement l’aide consacrée aux enfants indigents va droit dans de bonnes poches ou s’il sert les vrais nécessiteux.

 

 

 

D’autres vraies questions économiques telles que posées par JAI.

 

 

 

« Si depuis 1995 Kigali affichait chaque année un taux de croissance moyen de 6%, son Produit intérieur brut (PIB), a connu un ralentissement en 2003, ne progressant que de 3,5%, selon les estimations du ministère des finances et de la planification économique. Pis, le bon élève rwandais a laissé déraper son taux d'inflation à plus de 10%, alors qu’il ne dépassait pas 1,9% un an plutôt…Pour les pouvoirs publics, ce retournement reste avant tout conjoncturel…Si ces explications sont justes, elles semblent insuffisantes pour les experts économiques internationaux. Ils sont nombreux à stigmatiser les faiblesses structurelles d’une économie rwandaise cantonnée jusqu’à maintenant à gérer l’urgence sans vraiment assurer le développement à long terme…L’industrie qui est passée sous la barre des 20% du PIB en 2003, ne peut soutenir la concurrence régionale. Encore moins depuis janvier dernier et l’entrée en vigueur du traité de libre-échange, qui a mis en terme aux barrières douanières avec les pays membres de la Comesa… », soutient l’intelligent

 

 

 

Ah ! la grande plaie de l’économie rwandaise. Qui pense la panser ? Quel antibiotique adéquat ? Il faut préalablement un antibiogramme méticuleusement étudié avant même de penser à la réduction de moitié des agents de l’Administration centrale! ! ! Les Programmes d’Ajustements Structurels sont-ils réélus au détriment de ceux de la Réduction de la Pauvreté ?

 

 

 

Umuseso, lui, déplace le débat ailleurs et réfléchit sur les raisons  de la faible circulation de la monnaie au Rwanda. En titrant « Doit-on commencer par chasser les gens de la ville pour la rendre plus propre ou doit-on apprendre d’abord aux gens à travailler », le confrère est d’avis qu’en chassant le petit commerce des rues de Kigali, les autorités réduisent sensiblement la circulation de la monnaie et rendent plus pauvres les masses citadines.

 

 

 

« Ici dans la capitale, quand vous rencontrer quelqu’un, il vous dit qu’il n’a pas d’argent. Et puis on se demande si c’est la BNR qui ne sort plus l’argent. S’agit-il de l’argent qui manque réellement ou c’est l’individu –consommateur- qui ne peut s’en procurer ? Puisqu’il y a des gens qui ne peuvent pas amener leur enfant à l’hôpital alors que, à côté, d’autres prennent, à cœur joie des côtelettes de chèvre grillées, que la bière ou le champagne coule à flots et que leurs enfants se font soigner à l’étranger…C’est donc dire que quand il y a une faible circulation de la monnaie, celle-ci reste dans la poche de celui qui peut en avoir pendant que d’autres en manquent cruellement…Parmi les mesures qui entravent une forte  circulation de la monnaie dans cette ville il y a celle qui interdit aux femmes et aux enfants de faire du commerce ambulant…l’autre est celle d’interdire les paris mutuels urbains… »

 

 

 

Le journal ajoute que les dirigeants d’autres villes d’Afrique sub-saharienne, sachant l’importance du commerce ambulant dans les communautés citadines démunies, laissent faire tout imposant un contrôle sanitaire sur la qualité des produits mis sur le marché, que donc , Kigali ne devrait pas faire l’exception tant que la misère siffle encore sur ses collines.

 

 

 

 

Croissance rime-t-elle avec développement ?

 

 

 

Telle est la question que la majorité de Rwandais se posent depuis que l’année dernière le grand argentier a annoncé une croissance annuelle d’environs 10% alors que leur pouvoir d’achat n’avait cessé de dégringoler pour la même période. La réponse ? Eh bien, un lecteur de JAI tente une explication non moins intéressante et il a bien pris le soin de l’intituler « Croissance n’est pas développement » pour, d’emblée, lever les équivoques.

 

 

 

« Le développement et la croissance sont deux choses distinctes. L’autoritarisme est compatible avec la croissance mais pas avec le développement, une notion beaucoup plus riche et complexe que la simple progression du PNB. Amartya Sen, prix Nobel d’économie en 1998, considère même que le développement est l’expansion de la liberté de l’homme. Les régimes autoritaires sont loin du compte ! »

 

 

 

Même si le Rwanda est loin d’être un cas typique d’autoritarisme en Afrique, l’an 2003 aura prouvé au moins que la croissance ne génère pas nécessairement les richesses au sein des populations pauvres. Comme quoi la VISION 2020, pour pouvoir service de pièce angulaire du développement – non pas seulement celle de la croissance !- elle se doit d’être le moteur de la liberté individuelle et collective.

 

N.Y

 

 

 L’homme et son  Environnement

 

Cette rubrique placera le citoyen dans son environnement immédiat avec ses insatisfactions, ses réalisations et ses manques tel que cela sera rapporté dans la presse. En ce sens la Santé ne sera qu’une partie de cette problématique qu’est ‘ L’Homme et son Environnement’

 

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Pauvres fermiers-éleveurs ne grignotez plus les parcs

 

 

 

Et quoi donc ?

 

« Une nouvelle stratégie est mise en place pour empêcher les fermiers, principalement les éleveurs, d’empiéter sur les espaces des parcs et forêts nationaux », écrit The New Times du 11 avril citant Patrick Habamenshi, ministre rwandais de l’Agriculture.

 

Comme d’habitude, le sire s’adresse à la communauté internationale pour qu’ils soient prolixes dans … « Le ministre s’adressait aux donateurs (internationaux) leur exposant les nouvelles politique et stratégies pour la transformation du secteur agricole dans le cadre de ses efforts d’atteindre les objectifs contenus dans Vision 2020. Cette activité est l’une de toute une série de rencontres consultatives qui se sont déroulées durant ces derniers 4 mois pour solliciter le soutien financier des donateurs en vue du financement du nouveau plan qui entend aider à la conservation du sol, amélioration de la qualité productive du sol et perspectives d’ouverture du marché aux fermiers locaux ».

 

 

 

Cette famine, un casse-tête

 

 

 

L’article poursuit

 

 

 

« Les participants à la rencontre ont également discuté des moyens d’amélioration de la situation alimentaire dans les secteurs de Bugesera et Kibungo attaqués par la famine. Le ministre de l’agriculture a initié des travaux d’irrigation autour des régions où persistent des poches d’insécurité alimentaire ». Hum ! Voilà, pour toute solution efficace, comment on règle la question des famines cycliques qui attaquent régulièrement ce Bugesera !

 

 

 

A-t-il pensé à cette tortueuse rivière Nyabarongo-Kanyaru-Kagera qui serpente, s’étale indéfiniment sur cette région du Bugesera et finalement Kibungo et prend ses rares eaux des pluies pour le lac Victoria et le fleuve Nil ?

 

Dans sa parution du 8 avril, The New Times se pose la question ‘‘Le fleve Nil Source de vie ou de conflit ?’’

 

Selon le journal, il n’y a aucun problème d’utiliser les eaux de la Nyabarongo ou de l’Akagera. Le problème, c’est-il des priorités populaires qui sont reléguées aux calendes grecques ?

 

 

 

« Les officiels de l’Initiative du Bassin du Nil à Kigali vous assureront que le Rwanda n’a plus aucun problème avec l’Egypte vis-à-vis du Nil, qu’il peut mener à bien ses projets aussi longtemps qu’ils n’affecteront pas les eaux du Nil. Ils disent que le seul problème est le manque de fonds pour mettre à exécution des projets étudiés sur la rivière Akagera. Kabarisa Vincent de Dieu, un agent de l’Initiative du Bassin du Nil à Kigali diéclare que le Rwanda peut mener des infrasrtuctures de génie rural en irrigation  peuvent être menés à la seule condition que ces eaux de la Kagera ne soient redirigées dans sont lit après usage (…) Une équipe egyptienne est attendue incessamment. Elle viendra montrer à ces entrepreneurs de génie rural comment agir sur les eaux de la rivière sans toutefois interférer sur l’équilibre hydrique du grand Nil ».

 

 

 

 

 

 

 

 

 

NDJ

 

Que faire ? que ne faut-il pas faire en période de deuil national ?

 

 

 

Surtout ne pas prendre le large de peur d’être rattrapé par la Justice comme l’a fait, selon Umuseso, le chef-adjoint d’Electrogaz. Pour le confrère  du journal Imbarutso , il faut aussi que le maire de la ville de Kigali arrête de démolir les maisons des citoyens. Mutsindashyaka Théoneste, car c’est le nom du tout puissant maire de Kigali, dont les manières fortes sont  très contestées par la presse privée, qui ne cesse de réclamer sa démission, persiste et signe, démolit les maisons construites à ‘l’irrégulière’ et se tait.

 

 

 

« Le chef d’Electrogaz a fui le deuil national !», titre Umuseso qui développe

 

 

 

« Les informations qui parviennent au journal Umuseso affirment que Mugabo Léopold qui était le chef-adjoint d’Electrogaz, la société de distribution d’eau et d’électricité, et qui représentait le gouvernement dans cette société, a pris l’avion le soir du 6/04/ 2004 pour s’exiler dans un pays jusque là inconnu…Mugabo était un haut cadre d’Electrogaz depuis l’époque d’avant le génocide, chargé du service de l’eau ; il a dû quitter sa fonction pour revenir  après, ramené par Mugenga Joseph, qui, lui, a été  remplacé par Sam Nkusi… »

 

 

 

Le journal explique que s’il s’avérait vrai que Mugabo Léopold a pris le chemin de l’exil, ce ne serait pas pour la première fois.

 

 

 

« …s’il a réellement pris le large, ce ne serait pas pour la première fois. Il est d’abord pour la première fois pour le Burundi puis la Belgique avant de revenir au pays. Son retour aurait été motivé par les assurances reçues de la part de l’ex Président Pasteur Bizimungu… récemment son nom a apparu pour la deuxième fois sur la liste des présumés génocidaires présentée par le parquet général, et sortie dans le journal officiel…Les mêmes informations précisent que cet homme avait toujours peur de se faire arrêter d’un jour à l’auter à tel enseigne que s’il était là encore c’est parce que ses amis haut placés dans le gouvernement le rassuraient. Parmi ceux-ci, il y aurait le ministre des infrastructures, Jean Ntawukuriryayo ( même si nous n’avons pu avoir confirmation de cela)…A ce sujet,le journal Umuseso a  contacté certaines personnalités qui n’ont pas pu confirmer si Mugabo est en exil. ‘C’est vrai, il est à l’étranger, mais je ne sais pas s’il s’est déjà déclaré réfugié’, dit l’un d’entre eux… ‘S’il a vraiment fui le pays, il a fui le deuil ; on sait depuis longtemps qu’il a participé au génocide de 1994’, ajoute l’autre… »

 

 

 

écrit le journal qui précise que le même Mugabo Léopold s’était, entre temps constituée une fortune, grâce à une gestion douteuse de la société, et qu’il n’aura donc pas de problèmes de sou, du moins pour ses premiers jours de cavale.

 

 

 

Mais, bien avant que Umuseso ne révèle le départ précipité du chef-adjoint d’Electrogaz, Imbarutso avait révélé, lui, celui de Gérard Gahima, procureur général démissionnaire et poids lourd  du FPR ( Front patriotique rwandais), pour le pays de W Bush. « Gahima est parti ! » écrit en gros le journal sur sa première page, avant de s’interroger, en bas « D’aucuns disent qu’il a fui les dettes, que deviendront alors ses créanciers ? »

 

 

 

« Les informations qui sont parvenues au journal Imbarutso disent que Gahima a, en date du 20 mars, à 23 h et après avoir attendu pendant une heure et demie, pris  SN Brussels, à l’aéroport international de Kigali. Mais avant qu’il ne parte pour la Russie, où il se serait exilé,  certains disaient déjà qu’il s’était réfugié aux USA…D’autres informations  disent qu’il aurait demandé un visa pour les Etats Unis, qui, au départ, lui aurait été refusé mais qu’il aurait difficilement obtenu par après. Entre temps nous avons essayé d’appeler son téléphone et c’est son épouse, Anne Gahima qui nous a répondu, et qui nous  a avoué que son mari est à l’étranger, aux Etats Unis, plus précisément. Elle a toutefois  indiqué que son époux devrait être de retour au courant de la même semaine. Avis non partagé par tous les proches de Gahima que nous avons pu contacter qui, eux, sont certains qu’il s’est exilé en Amérique. Il se serait fait aider dans cette entreprise par de hauts responsables de ce pays qui lui avaient même déjà trouvé, après sa démission, un ‘job’ dans la société de distribution d’eau et d’électricité (Electrogaz). Rappelons qu’il quitte le pays avec des dettes énormes contractées auprès des banques locales comme la BACAR, argent qu’il a soutiré en connivence avec son frèrère, Théogène Rudasingwa, alors chef de cabinet à la Présidence de la République et qui, lui aussi, est aujourd’hui aux Etats Unis d’Amérique… »

 

 

 

Et le journal de revenir sur les sommes que l’ex procureur doit à certaines banques de la capitale

 

 

 

« A la BACAR, Gahima doit beaucoup d’argent obtenu de la façon la plus illégale qui soit. La somme connue est celle de 72 millions de Frws qu’il a pris sous le nom de sa vieille mère. Sous le couvert de la société Equatorial sarl, il  a pris à la BCDI 314 millions de Frws… et à BCR, il a soutiré 16 millions de Frws… »

 

 

 

Ironie de l’Histoire ! en prenant la route des Etats Unis, Gahima, ex procureur, rejoint Valens Kajeguhakwa, homme d’affaires, ex patron de la BACAR, qu’il a combattu jusqu’ à  contraindre à l’exil, pour les mêmes raisons, celles de l’argent mal acquis. Il y rejoint aussi toute une kyrielle de frondeurs et autres déçus du régime actuel, et, parmi eux Célestin Rwigema, ex premier ministre qu’il aurait dû arrêter à temps pour participation présumée au génocide, dit-on, et Sebarenzi, ex président de l’assemblée de transition qui, lui aussi, est passé par le petit portillon des fuyards.

 

 

 

Après toute cette tonne d ‘encre, les médias publiques annoncent comme un fait divers que ce sire est revenu chez-lui et qu’il vaque à ses occupations personnelles.

 

 

 

Entre un maire-bulldozer et le droit d’avoir un chez-soi, Kigali se cherche encore

 

 

 

Le Président Kagame en soutane blanche, une bible dans une main et une petite croix dans l’autre, des anges au dessus de sa tête, et, devant lui, une pancarte indiquant VISION 2020 ; derrière lui, une foule qui le suit et qui regarde juste à côté le maire de la ville de Kigali, Théoneste Mutsindashyaka, en plein exercice de démolition, disant « Je les détruis toutes , advienne que pourra ! », voilà une caricature qui traduit le degré de popularité du maire auprès de la presse de sa ville.

 

 

 

« Mutsindashyaka fait régner l’insécurité et entrave le développement économique » ou encore « Mutsindasyaka devrait réduire sa hargne destructrice » tels sont les titres que l’on retrouve dans les deux dernières livraisons du journal Imbarutso .  

 

 

 

« Ecoutez par exemple les torts qu’il a causés à Mme Umwamwezi Joséphine »

 

 

 

Joséphine Uwamwezi est une femme d’affaires de la capitale qui a fait fortune dans l’habillement et qui avait pris l’initiative ‘privée’ de créer son propre  ‘marché privé’, ce que monsieur le Maire voulait pas entendre parler.

 

 

 

« Jeannette Ntabana qui travaille à la Galerie Buganza nous a parlé de la façon dont l’opération s’est déroulée…Elle a dit que quand ces gens sont entrés, l’un d’entre eux a commencé à faire des signes à ceux qui étaient derrière lui. Puis après il a commencé à appeler le bulldozer qui était resté à l’écart et il a dit au policier qui était à côté de lui de fermer le portail. Quand on lui a demandé un papier lui autorisant  d’agir ainsi il a répondu que la patronne savait, qu’il n’y avait aucun problème. Nous leur avons demandé pourquoi ils n’ont pas fait appel aux forces de sécurité, et ils ont dit que les fils de courant et de téléphone avaient été préalablement coupés, même les journalistes ne pouvaient pas  entrer car le portail était fermé avec un cadenas…Depuis qu’on a détruit les petits stands en construction, Jeannette nous a dit qu’ils ne peuvent plus y travailler, qu’ils ont peur de chaque  personne qui entre car même les démolisseurs sont venus comme des personnes ordinaires…Uwamwezi a reçu un choc terrible après ces malheureux événements, qui pis est, sont survenus en pleine période de deuil national. Elle espère que les plus hautes autorités lui rendront justice, car, pour elle,  une seule personne (le maire donc) ne peut se permettre de faire trembler le pays entier et rester indifférent… »

 

 

 

Ce sont de tels récits que l’on retrouve dans la presse, chaque semaine et qui, souvent montre qu’on nie les droits des possesseurs de ces maisons. On a détruit la maison d’untel, oui, mais pourquoi et comment ? Voilà des questions auxquelles la presse ne répond qu’à moitié malheureusement, évitant de faire des propositions concrètes qui permettraient d’éviter ce genre de situations.

 

 

 

Les démolitions des maisons des citoyens violent le droit à la propriété

 

 

 

C’est en tout cas l’avis du journal kenyan The Daily Nation car là aussi, les mêmes causes produisent les mêmes effets. Le journal propose d’abord que le gouvernement kenyan respecte la convention internationale sur les droits économiques, sociaux et culturels de chaque peuple qu’il a signé. Ensuite suivrait un débat qui énoncerait la conduite à tenir en matière de démolitions des maisons des citoyens et enfin une législation appropriée.

 

 

 

«  Deux récents événements ont jeté la lumière sur l’état critique dans lequel se trouve la situation du logement dans le pays. Le premier est celui de l’arrêt annoncé par le gouvernement de sa campagne de démolitions des maisons situées en dessous des fils à haute tension et celles construites tout près des rails de chemin de fer. Et cela a été annoncé dans le bidonville de Kibera, où des milliers de résidents devraient en principe être chassés. Le second est ce lui du refus de la haute cour  d’autoriser la démolition des maisons construites tout le long de la ligne de chemin de fer kenyane. Ces deux incidents devaient inciter à d’intenses débats au niveau national pour deux principales raisons. D’abord ils impliquent la survie de milliers de personnes. Ensuite, ils concernent les obligations du gouvernement en matière de logement… »

 

 

 

C’est cela qui manque aussi au pays des mille collines le débat. Non pas celui là qui se déroule les dimanches matins sur les ondes publiques, et qui ne va que dans un seul sens. Mais celui qui inclut la société civile, les principaux responsables en la matière et les victimes. Au cas contraire, on sera contraint de comprendre que la presse et les trottoirs de Kigali aggravent peut-être des situations qui le sont moins ou pas du tout. Seulement, comme l’écrit le quotidien kenyan, il faut que les uns et les autres sachent que la démolition de la maison d’un citoyen ne doit jamais être considérée comme un acte simple de salubrité ou d’embellissement de la ville.

 

 

 

«  Les nations unies définissent les expulsions forcées comme des déménagements non voulus, permanents ou temporaires des individus, des familles et/ou  des communautés à partir des maisons et/ou des terres qu’ils occupaient avant, sans autre forme de protection ou de procès. Les circonstances dans lesquelles les gens doivent être forcés au départ sont clairement définies. Elles doivent être des circonstances exceptionnelles qui ne vont pas à l’encontre du droit international….Chaque pays signataire de la Convention internationale sur les droits sociaux, économiques, et culturels a d’énormes obligations. Premièrement il doit s‘abstenir de chasser les gens de leurs propriétés. Deuxièmement, il doit aussi s’assurer que ses agents ou une tierce personne ne s’adonnent au viol du droit à la propriété ou du logement. Troisièmement, le pays doit prendre des mesures adéquates pour éviter ce genre de dérives et, à la limite, se chercher une législation adéquate… »

 

 

 

A cette fin, The Daily Nation en prend pour exemple la législation sud-africaine et celle des îles Philippines.

 

 

 

« La constitution sud-africaine reconnaît à chaque citoyen le droit d’avoir un habitat décent. Mais elle va plus loin et proclame que personne ne doit le chasser de sa propriété ou démolir sa maison sans l’autorisation de la cour. Comme quoi, dans ce pays, aucune décision arbitraire ne doit sanctionner de tels actes…Aux Philippines,… les cas de démolition ou d’expropriation ne sont permises qu’au cas où le bien-être de la population en général est menacé, en cas d’imminents travaux publics ou après une décision de la cour… »

 

 

 

Pour ce quotidien, de tels garde-fous sont nécessaires pour éviter les débordements dans nos pays qui se cherchent encore en matière de droits des individus.

 

 

 

«  Au Kenya il semble que nous n’avons pas encore atteint un consensus sur le droit des individus au logement. Il n’existe aucune législation qui protège les victimes  potentielles de déménagements forcés et ce, malgré la reconnaissance du Kenya de la Convention internationale sur les droits sociaux. Mais il faut noter ici que l’intervention de la cour que nous avons mentionnée tantôt n’a pas toujours été la bienvenue  car elle a souvent défendu les intérêts particuliers des uns… »

 

 

 

 Malgré les insuffisances du système judiciaire rwandais, qui sont intrinsèques également à celui du Kenya, ne faudrait-il pas l’inclure  directement aussi dans ‘la politique du bulldozer’ instaurée par l’actuel  Maire de Kigali pour qu’au mieux il ne soit pas le seul responsable des tares qui ne sont peut-être dues qu’à trop de pouvoir que lui confère la loi en vigueur.

 

 

 

Pourquoi et comment punir un coupable de ‘crimes graves’ ?

 

 

 

Question facile pour les législateurs et autres juristes. Mais la question devient, on ne peut plus difficile quand, dans certaines prisons rwandaises, certains candidats au repentir et donc à la libération osent dire que le problème n’est pas de tuer un tutsi mais de savoir demander pardon, quand les condamnés du TPIR détenus dans une prison malienne n’ont que le seul regret de ne pas recevoir la visite de leurs familles, quand, de l’autre côté, comme l’écrit le journal Umuseso le gouvernement met en vigueur des lois sévères qui ‘autorisent la peine capitale sans le savoir. »

 

 

 

« Se repentir en avouant les crimes celui qui ne l’a pas fait n’a qu’à le faire » titre Umuseso qui explique que les chiffres des candidats au repentir ne cessent de croître dans les prisons rwandaises. Le même journal indique que les ‘détenus de Bamako’, eux, ne regrettent qu’une chose l’éloignement des leurs.

 

 

 

« …Jean Kambanda, ex premier ministre, Abed Ruzindana ex homme d’affaires de Kibuye et Akayezu…disent que ce qui leur fait mal au cœur c’est que leurs enfants et leurs épouses ne viennent pas leur rendre visite. Mais là encore ce n’est pas que la loi ne le leur permet pas mais c’est le manque de moyens de déplacement. Ils disent ‘cette question nous tient vraiment à cœur et ceux qui nous ont envoyés ici semblent se désintéresser’. Et moi je leur dit ‘pensez-vous que votre douleur de l’absence des vôtres que vous savez vivants vaut celle de ceux que vous avez endeuillés et qui ne pourront  plus jamais les revoir ?’… »

 

 

 

écrit le journal ajoutant que ces criminels disent attendre avec impatience de réels changements au pays qui leur permettraient de rentrer. Si ce n’est pas du cynisme pour un condamné à la prison à vie, ça lui ressemble horriblement ! !

 

 

 

« Le gouvernement peut condamner quelqu’un à mort sans le savoir »

 

 

 

Ici le journal Umuseso s’insurge contre la sévérité de la loi qui protège les parcs nationaux contre les assauts des troupeaux de bétail des éleveurs qui habitent dans leurs environs. En cas de violation de cette loi, il est prévu la confiscation de tout le troupeau par l’Office rwandais des parcs nationaux, ce que, le journal considère comme la punition de toute une famille qui n’a d’autres ressources que ce même bétail.

 

 

 

« Les éleveurs, dans leur majorité, disent que cette loi est trop sévère pour eux. Ils disent aussi qu’ils du mal à imaginer que des ministres peuvent oser mettre sur pied une loi qui punit toute la famille et non le coupable. Ils sont d’avis que saisir les biens sur lesquels est bâtie la survie de toute une famille c’est les tuer à petit feu… »

 

 

 

Selon toujours Umuseso, les éleveurs préféreraient plutôt que seul le chef de famille soit le seul responsable et le seul à être poursuivi, que par conséquent, le gouvernement doit penser aussi à d’éventuelles compensations quand ses ‘protégés (les animaux du parc !) s’en prennent à leurs cultures.

 

N.Y

 

 

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